jeudi 1 décembre 2011

Interview de Violaine Debever

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je viens d’une famille qui n’avait pas spécialement d’affinité avec la musique classique. Mon père est un scientifique qui prise énormément le jazz. Ma mère, elle, a toujours fait preuve d’un sens artistique très développé et d’une grande imagination à travers la peinture. Ceci a probablement aidé à développer une certaine curiosité et un centre d’intérêt pour la nouveauté.


D’où vous vient cet engouement pour la musique ?
Les sons et les rythmes m’ont toujours fortement attirés, et ce, dès mon plus jeune âge. Par exemple j’ai toujours été hypnotisée par les cloches, leurs sons et les vibrations qu’elles émettent m’émeuvent profondément. Le piano, quant à lui, je l’ai découvert grâce à ma sœur qui pratiquait alors cet instrument. Je me souviens de certains morceaux, en particulier les Tableaux d’une exposition de Moussorgski qui me transportaient et me donnaient une irrésistible envie de danser.


Comment définiriez vous la musique contemporaine ?
C’est la musique du renouveau. Beaucoup d’expériences ont abouti à une véritable évolution du langage. La musique classique accorde une grande importance aux phrasés, à la construction et à la logique. Dans la musique contemporaine, ils restent importants mais sont souvent moins évidents. Les compositeurs se concentrent avant tout sur le son en lui-même, ainsi que sur les attaques, les modes de jeu et les rythmes qui deviennent de plus en plus élaborés.


Que représente pour vous votre participation au festival ?
C’est avant tout une fabuleuse opportunité de mettre à l’honneur un répertoire souvent renié du public. Un répertoire que je prends toujours beaucoup de plaisir à jouer et à découvrir. Et c’est enfin une formidable aventure collective, qui nous permet de présenter un programme construit et cohérent.

Comment qualifiez vous la partenariat cette année au CNSMP et du Festival Messiaen au Pays de la Meije ?
C’est une très bonne chose. Cela permet aux jeunes musiciens du CNSM de se produire dans un cadre professionnel et de fertiliser leurs contacts auprès du public. D’autre part, le Festival peut ainsi varier et découvrir de nouveaux interprètes.

On célèbre cette année l’anniversaire d’Olivier Messiaen. Pouvez-vous me citer votre composition préférée ? 
Il y en a tellement ! Je dirai tout de même l’Abime des oiseaux extrait de son Quatuor pour la fin du temps. Il s’agit d’une pièce extrêmement difficile pour clarinette seule. Elle est lente, désolée, et la technique du souffle continu permet de tenir les notes très longtemps. Ces notes, au début pianissimo, partent souvent du néant et du silence absolu pour s’intensifier très régulièrement comme une chaine dont on monterait le son progressivement. Ceci créé un sentiment à la fois de vide et d’infini, qui la rend intemporelle.




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