lundi 12 mai 2014

Une interview... Michaël Lévinas



Festival Messiaen:
-          Pourriez-vous nous parler de vos rencontres avec Yvonne Loriod puis Olivier Messiaen et en quoi elles ont été décisives pour votre carrière de compositeur et d’interprète ?

Michaël Lévinas:
     Ma rencontre avec Olivier Messiaen était inscrite pour moi dans mon devenir musical dès mon plus jeune âge car j’avais deviné, avant de l’entendre, quelque chose de l’univers musical de sa musique et son immensité. Cela s’inscrivait comme une nécessité et une certaine synthèse  historique du XX e siècle.
Je me souviens encore comment enfant, accompagnant mon père chez le philosophe Jean Wahl à proximité de la gare St Lazare, celui-ci nous disait : allez à la Trinité écouter un créateur magicien des sons…
Yvonne Loriod était une ancienne élève de mon premier maître ; le pianiste Lazare Levy qui avait une grande admiration pour elle.
Elle avait participé à de nombreux jurys notamment celui de mon entrée en classe de piano au CNSMDP.
C’est donc tout naturellement qu’après l’obtention de ce qui était à l’époque le premier prix de piano et la fin de mes études d’écriture, je suis devenu élève en classe de composition d’Olivier Messiaen et en 3e cycle de piano d’Yvonne Loriod.
La rencontre avec ces deux immenses personnalités ne s’est pas faite sans un temps d’adaptation. La puissance artistique de ces enseignants était vertigineuse et c’était la fin en quelque sorte d’un enseignement plus scolaire.

Festival Messiaen:
-          Témoin et acteur d’enjeux majeurs  de la création musicale, vous avez dirigé et présidé l’ensemble l’Itinéraire fondateur du courant spectral.
Quels enseignements avez-vous tirés de cette expérience ?

Michaël Lévinas:
     Je ne peux vraiment en parler que comme un passé très lointain.
Dès sa création j’ai bien senti qu’à l’Itinéraire il se passait quelque chose d’essentiel et c’est bien là que se sont définis les enjeux de la musique spectrale.
J’y ai vécu aussi les limites d’un mouvement collectif et celui des fractures humaines nécessitées par l’irréductible singularité de tout créateur. Cela a été  une très belle aventure mais elle est liée à un temps très ancien , celui de certaines certitudes que je n’ai jamais tout à fait partagées : la foi dans la corrélation entre progrès de la technique et création musicale, les certitudes formalistes de la relation entre micro et macro structure (avatar du dogme sériel dans la musique spectrale) et l’exigence de démontrer dans une forme le cheminement de ce que l’on appelle aujourd’hui dans un académisme néo spectral « le processus compositionnel ».
Il me reste aussi de l’expérience de la direction de l’itinéraire le vécu d’une mutation majeure, celle de la place sociale de la création et du prévisible dégagement de l’Etat en tant que mécène principal. Il n’empêche que je ressens une grande fierté d’avoir participé à cet évènement majeur de la création musicale et à la naissance de vrais chefs d’œuvre. Il est certain que dans la création musicale de la fin du XXème siècle l’itinéraire a changé le cours des choses quelques soient les préoccupations des nouvelles générations de créateurs.

Festival Messiaen:
-          Pourriez-vous nous parler de l’œuvre que vous composez actuellement et qui sera interprétée le samedi 2 août 2014 au festival Messiaen au pays de la Meije ?

Michaël Lévinas:
     Le piano a toujours été pour moi un monde sonore initiateur de l’imaginaire. J’ai aimé depuis ma plus tendre enfance aller écouter le son près de la caisse de résonnance et je rêvais alors d’espaces infinis ou des ogives gothiques, ce que je désigne du nom de piano-espace.
Le clavier est la plus vieille interface de l’histoire européenne avec ces touches à deux niveaux si adaptées à la main et à la virtuosité.
Le piano moderne est entièrement structuré sur le tempérament égal mais si on veut bien écouter chaque son du piano il est possible de percevoir la structure de l’enveloppe qui imprime une sorte de désinence.
Après avoir écrit dans les années  80 le concerto pour un piano-espace je me suis mis à travailler sur des polyphonies d’échelles micro-intervalliques entre plusieurs pianos accordés à des tempéraments différents, provoquant des battements et un sentiment de vocalité du son.
C’est ce que l’on peut entendre dans différentes pièces des années çà ; notamment dans rebonds 1992, Par-delà (1994), mon opéra Gogol (1996)
Certes le tempérament égal du piano implique une échelle chromatique. J’appelle cela des invariants.
Dans la pièce qui sera créée à la Meije, j’ai réalisé une polyphonie entre un piano acoustique et deux claviers midi félies à l’ordinateur et un échantillonneur utilisant un logiciel micro-ton
Ayant grâce à l’informatique sculpté les désinences naturelles des sons de piano échantillonnés, accentué les transitoires d’attaques de l’instrument et les harmoniques, ayant créé des échelles qui se -tempèrent  progressivement, j’ai écrit une partition constituée par des superpositions très complexes entre le piano acoustique et les multiples pianos échantillonnés joués sur deux claviers midis ;
Il en résulte des grilles d’accords arpégés  qui évoluent par micro glissements  entre les deux claviéristes.
Ce qui est profondément instrumental pour moi dans cette pièce, c’est la composition avec des invariants, des hauteurs fixées qui permettent un retour, de par la stabilisation abstraite des hauteurs (comme dans le clavier bien tempéré), à la notation et donc à une écriture  qui puisse être transmise par le signe, symbole musical, à l’interprète.
Les modes de jeux instrumentaux de cette pièce peuvent rappeler à la fois les techniques de l’orgue et les glissements du jazz.
Les accords sont sculptés et parfois tordus au cœur même de la résonnance et du spectre. Cela m’évoque aussi un  la peinture de Dali mais ce n’est ni mon inspiration ni ma référence.

Festival Messiaen:
-          Vous interprétez cette année au festival en duo avec votre collègue Jean-Luc Plouvier  les « Visions de l’Amen » pour deux pianos, composées en 1943 par Olivier Messiaen. Le choix de cette œuvre est-il personnel ? Si oui pour quelles raisons ?

Michaël Lévinas:
     Il y aurait quelques risques de tomber dans l’évidence à vous dire l’importance que j’attache à l’ineffable poésie de cette œuvre ! Il y a pour moi plusieurs raisons plus techniques au choix de cette œuvre et elles se situent au cœur des préoccupations musicales aujourd’hui.  J’évoquerai bien sur le sentiment d’espace métaphysique accentué par les deux pianos et les superpositions modales. Les pianos constituant des  cloches aux spectres complexes.
Mais il y a une autre dimension qui oblige à une extrême vigilance et les tenants du pseudo retour à la tonalité devraient davantage conceptualiser l’histoire de la tonalité et le principe des « altérations à la clef… »
L’écriture harmonique de Messiaen est un dialogue complexe avec la tonalité, ses conséquences pour la temporalité d’une forme. Il y a dans le manuscrit des « Visions de l’Amen » les traces de balises tonales que Messiaen a ensuite occulté. Le lien établi par les modes à transpositions limitées de Messiaen avec le spectre harmonique n’exclut pas la mémoire des hiérarchies tonales et le principe de l’altération. Les échelles s’altèrent progressivement…
Je suis certain que dans sa quête de l’émerveillement Messiaen n’a cessé d’entretenir un dialogue avec les grilles harmoniques du système tonal et les éblouissements modulants et magiques.
Messiaen n’a jamais renié l’importance de Gabriel Fauré .
L’altération, c’est un archétype fondamental qui structure la forme.
Il est certain que l’on retrouve cette loi de l’altération de l’échelle non seulement dans le système tonal mais aussi chez Debussy, Bartók, Ligeti et… Messiaen une généalogie assez secrète ! Vous comprendrez donc que ce principe de l’altération est important pour moi et qui marque mon écriture dans mes œuvres depuis les années 2000 quand j’ai revisité la relation entre spectres et échelles sous l’influence de Ligeti et les polyphonies paradoxales, les échelles d’Escher (ouverture de mon opéra « les Nègres » (2004) et les lettres enlacées (2000)
On retrouvera ces principes d’altérations  dans la pièce qui sera créée à La Meije. Les mouvements harmoniques et les échelles altérées évoluent comme un mouvement de doppler 
Par-delà mon immense de plaisir d’interprète à jouer ce chef d’œuvre de Messiaen à la Meije  cette réception technique de l’œuvre explique notamment cette référence dans le programme aux « Visions de l’Amen » 

Festival Messiaen:
     Auriez-vous une anecdote à nous donner sur la relation que vous entreteniez avec Olivier Messiaen, en tant que professeur ou en tant qu’homme ?

Michaël Lévinas:
     Un moment de ma vie musicale de compositeur a été déterminant. Le jour où je suis rentré en classe de composition au CNSMDP de Directeur Raymond Gallois Montbrun m’a appelé salle Fauré avant la proclamation des résultats.
Se tenaient à la table les deux grands créateurs André Jolivet et Olivier Messiaen.
Voilà mon cher ami, me disait le Directeur, vous êtes admis mais il n’y a pas de place chez Messiaen. Acceptez-vous d’aller chez Jolivet ; Un étudiant est souvent un animal assez cruel pour l’enseignant !
Certes j’admirais beaucoup Jolivet, mais j’entendais dans mon oreille intérieure les sonorités alchimiques des résonnances contractées, le miracle du magicien de l’église de la Trinité. Mon devenir musical devait me mener dans sa classe et nul par ailleurs. J’ai utilisé tout le tact possible pour expliquer qu’étant élève en piano d’Yvonne Loriod en 3e cycle je me devais une complémentarité entre le pianiste et le compositeur et que la logique voulait que je rentre chez Messiaen.
Il fut décidé que je ne rentrerai sans être affecté à une classe et c’est seulement deux mois plus tard que mon entrée officielle dans la classe de Messiaen fut confirmée.

vendredi 19 juillet 2013

En savoir plus sur... Alexander Goehr

Alexander Goehr est né en 1932 à Berlin. Il emménagea avec ses parents en Grande-Bretagne alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Avec une mère pianiste et un père chef d’orchestre qui reçut les enseignements de Schoenberg, Goehr baigne dans la musique depuis qu’il est enfant. C’est donc sans surprise qu’il étudie la composition au Royal Manchester College of Music.

Ecouter la première de la Symphonie de Turangalila écrite par Messiaen dirigée par son père fut comme une révélation pour lui. Messiaen était l’homme qu’il lui fallait pour pouvoir apprendre davantage. C’est pourquoi Goehr partit suivre ses cours au Conservatoire National de Paris en 1955-1956.
« Quand un élève de sa classe voulait lui montrer une œuvre, il devait prévoir de rester après la classe. C’est ce que je fis une fois afin de lui soumettre une œuvre pour orchestre que j’avais composée en Angleterre, l’année précédente. Il l’examina soigneusement, s’arrêtant sur quelques détails qui nécessitaient plus d’attention. Puis, il s’excusa : « Je regrette de ne pouvoir composer une musique comme celle-là » ou « de ce style ». Je ne me suis jamais senti si petit de ma vie et considérais sa réponse comme un rejet poli mais total » raconte Alexander Goehr lorsqu’il se rappelle de ses années passées à Paris.  Pour Messiaen, « dans la musique comme dans la nature, vous devez percevoir un détail avec précision, jusqu’à le mesurer, mais toujours situer son effet à l’intérieur de la totalité du mouvement ».

Plus tard, ce fut au tour d’Alexander Goehr d’enseigner, et notamment à George Benjamin. « Ce n’était pas chose facile de prendre comme étudiant, quelqu’un qui avait auparavant été avec le Maître à Paris. Quand je faisais une remarque sur une partition, George pouvait dire : « Mais le Maître a dit… ». Que pouvais-je répondre ! »,  se souvient Alexander Goehr. Mais c’est avec « plaisir » et « fierté » qu’Alexander Goehr apprit à cet élève ce qu’il connaissait. George Benjamin  est depuis devenu « un magnifique compositeur et un bon ami ».


Pour en revenir à l’univers d’Alexander Goehr, l’intérêt qu’il porte dans la musique du passé n’a rien à voir avec ce qu’on peut appeler du conservatisme musical. Il est plutôt le signe d’une exploration sans cesse renouvelée de ses propres racines musicales. La musique du passé ne disparaît pas, selon lui, au profit de la recherché d’un langage musical innovant. De plus, avec les années, ce qu’Olivier Messiaen a pu lui enseigner semble « désormais clair dans mon esprit et a plus d’importance pour moi qu’à l’époque où il le fit ».

En savoir plus sur...le festival Messiaen

Nous allons assister cet été à la 16ème édition du festival Oliver Messiaen placé sous l’égide de la musique contemporaine. C’est pourquoi il est intéressant de faire un bref retour dans le temps, et de se rendre compte de l’évolution qu’a connue ce festival. A l’origine de ce festival se trouve un homme, Mr Gaëtan Puaud, qui en 1997, décida de rendre hommage à une œuvre de Messiaen : « Et Exspecto Resurrectionem Mortuorum ». Le compositeur avait souhaité qu’elle soit interprétée en plein air face à la Meije, devant le paysage qui l’avait inspiré au moment de sa composition. C’était donc l’occasion de « réaliser un festival qui puisse servir d’écrin à la réalisation du vœu de Messiaen », explique Mr Puaud.

C’est notamment grâce au soutien moral du Père Gildas Beauchêne qui était alors le curé de la paroisse de La Grave et à celui de Jean-Paul Durand, le maire de La Grave en 1998. Celui-ci a alors accompagné les premières démarches de Mr Puaud auprès des différentes collectivités locales et surtout auprès de La Drac d’Aix-en-Provence.

La première édition du festival se déroula les 29 et 30 juillet 1998. Les pianistes Pierre-Laurent Aimard  et Roger Muraro se partagèrent les 13 pièces du Catalogue d’oiseaux de Messiaen. L’ensemble vocal Musicatreize interpréta les  « Cinq Rechants » et le festival se conclut par un «Quatuor pour la fin du Temps » avec Marie-Josèphe Jude au piano, Pascal Moraguès à la clarinette, Marco Rizzi au violon et Jérôme Pernoo au violoncelle. L’enthousiasme fût général : la découverte de la musique de Messiaen pour beaucoup et la merveilleuse acoustique de l’église de La Grave émerveillèrent le public et les artistes. Tous se donnèrent rendez-vous à l’année suivante et le rythme annuel fût ainsi institué ! Dès la deuxième année, le festival devint thématique explorant année après année tantôt les centres d’intérêt de Messiaen ou les influences du maître. Parfois, le festival évoque la personnalité de compositeurs prestigieux qui furent ses élèves au Conservatoire de Paris. Ce fût le cas en 2010 avec Pierre Boulez. Ce sera le cas cet été avec George Benjamin et Alexander Goehr.

En ce qui concerne l’avenir du festival, il est à noter que la programmation de l’édition de 2014 est déjà assurée.  L’enjeu de la 20ème édition pour Mr Puaud, quand elle aura lieu, sera de rassembler un grand nombre de musiciens qui ont contribué à l’histoire du festival et que chacun d’eux puisse créer une œuvre à cette occasion.

« Pour ce qui est de cet été, nous avons la chance d’accueillir deux compositeurs anglais qui furent élèves dans la classe de Messiaen. Et, plus extraordinaire, l’un fût ensuite le second professeur de l’autre : Alexander Goehr dont l’œuvre est malheureusement peu connue en France. La meilleure preuve en est que le programme comprend la création française de six de ses œuvres. C’est un grand privilège pour le festival de recevoir  un compositeur de l’envergure de George Benjamin qui est à mes yeux le plus grand compositeur vivant de sa génération », ajoute Gaëtan Puaud.


Comme mot de la fin, et je crois que nous pouvons tous être admiratif : « Je suis heureux que ce festival Messiaen au pays de la Meije se soit installé comme l’une des grandes manifestations musicales de l’été malgré la modicité des moyens dont il dispose », et nous ne pouvons qu’être d’accord avec cela.

jeudi 11 juillet 2013

Into The Little Hill

         
C’est le premier opéra écrit par George Benjamin d’une durée relativement courte, 40 minutes environ.  Il raconte le conte médiéval très connu du « Joueur de Flûte » de Hamelin dans un style contemporain chanté et narré tout du long par seulement deux chanteuses : une soprano et une contralto. Elles sont accompagnées par un ensemble de 15 musiciens avec des instruments plus qu’inhabituels : la flûte basse, le cor de basset, la clarinette contrebasse, le cymbalum, la mandoline et le banjo. Cette œuvre a marqué le début de ma collaboration avec le dramaturge anglais Martin Crimp qui a su développer  « des éléments d’une très grande importance pour moi », commente Benjamin. Commandée et jouée pour la première fois lors du Festival d’Automne en 2006, George Benjamin l’a dirigée plus d’une douzaine de fois avec le London Sinfonietta, mais c’est la première fois qu’il le dirigera en France et son interprétation fera l’objet pour la première fois d’une captation radiophonique par France Musique. Par ailleurs, son premier engagement professionnel en tant que chef d’orchestre fut avec le Sinfonietta au festival d’Alderburgh en 1980. Ce concert sera donc un grand événement artistique à tous égards. 

En savoir un peu plus sur...George Benjamin

          Compositeur, chef d’orchestre et pianiste, son univers tourne principalement autour de la musique contemporaine. Mais que représente précisément la musique contemporaine? Selon Mr Benjamin, c’est la musique qui est écrite à notre époque et qui reflète les pensées, les croyances et les sons du monde moderne, mais qui ne ressemble à aucune autre forme de musique écrite auparavant.
          S’il est invité cette année encore au festival Olivier Messiaen, ce n’est pas par hasard. George Benjamin a noué des liens très étroits avec Olivier Messiaen depuis qu’il fut son élève à la rentrée 1976 au Conservatoire de Paris (Mr Benjamin était alors âgé de 16 ans seulement) et ce, durant deux ans. La première année, il voyagea chaque mois de Londres à Paris pour assister à ses cours, et devint son élève officiel  seulement la deuxième année. Il lui enseigna l’art de la composition tandis que son épouse, Yvonne Loriod lui enseignait le piano. Toutefois, Messiaen prenant sa retraite,  George Benjamin retourna en Angleterre étudier  la composition à Cambridge.
          Olivier Messiaen était vraiment « un grand homme, et sa grandeur d’âme n’avait d’égal que sa grandeur artistique ». Il était « un professeur dévoué, exceptionnellement gentil, doux et à l’écoute de ses élèves ». En outre, il a été « une grande source d’inspiration » pour plusieurs générations d’élèves à travers le monde entier. « En aucune façon je me considère comme étant son disciple ou son successeur, car l’un des aspects les plus nobles de Messiaen en tant que professeur était le désir qu’il avait de ne pas s’imposer sur le caractère ou le style de ses élèves et de servir les jeunes compositeurs qui se trouvaient en face de lui de la manière la plus humble possible » raconte George Benjamin lui-même. Olivier Messiaen était même prêt à laisser ses élèves s’éloigner de son propre univers pour qu’ils puissent explorer d’autres horizons et emprunter leur propre voie. Et bien sûr, puisque George Benjamin enseigne lui aussi  désormais à de jeunes compositeurs (ce qui est quelque chose qu’il adore faire, soit dit en passant), Messiaen reste pour lui un modèle, bien qu’impossible à égaler.
          Après les années passées à Paris auprès de Messiaen, il partit étudier à Cambridge de 1980 à 1982 avec Alexander Goehr, autre élève de Messiaen. Il fut un professeur merveilleux bien que très différent de Messiaen. Tel un philosophe, il prônait une approche très réfléchie sur l’art de la composition. « Il devint l’un de mes grands amis et je suis par conséquent très heureux que nous soyons réunis à la Meije cet été ».

          En résumé, George Benjamin, compositeur britannique est aussi un artiste musicien pratiquement biculturel (français-anglais) qui a su tirer avantage de ses expériences passées dans ces deux pays et des différents hommes qu’il y a rencontrés, non seulement Messiaen, mais aussi Dutilleux, Boulez, Grisey, Murail et Dusapin. Et même si les cultures de ces deux nations sont très différentes, elles partagent également bien des choses. Les Anglais adorent vraiment la musique Française et il semblerait, d’après les observations de Mr Benjamin, que la France montre un intérêt grandissant pour la musique de ses voisins de l’autre côté de la Manche. 

samedi 18 mai 2013

La viole qui pleure, le violoncelle qui rit


Le projet d'animation musicale proposé par le festival Messiaen va débuter
prochainement dans plusieurs écoles primaires du Briançonnais.

Les ateliers pédagogiques présentés par Gaëtan Puaud (directeur artistique du festival Messiaen) et réalisés en collaboration avec la Communauté de Communes du Briançonnais, le Conservatoire de Briançon et Madame Petra Duez (animatrice musicale), vont avoir lieu du mardi 21 mai au mercredi 29 mai 2013.
La tournée dans les classes s'achèvera par deux concerts pédagogiques, le jeudi 30 mai 2013 au Théâtre du Briançonnais et à la salle du Dôme de Monêtier-les-bains. Les deux concerts donnés pour les jeunes du Briançonnais permettront d'écouter deux interprètes Aude Vanackère (viole de gambe) et Fernando Lima de Albuquerque (violoncelle). Au programme de ces concerts, des oeuvres de Marais, Bach, Vivaldi, Lutoslawski.



mardi 30 avril 2013

Bénévoles 2013

Rejoignez l'équipe du festival et participez à l'organisation d'un événement musical unique !



Le festival recherche des jeunes bénévoles, dynamiques et sérieux, pour encadrer la 16ème manifestation du 27 juillet au 4 août 2013.

Vous êtes majeurs;
Vous savez lire la musique pour tourner les pages des pianistes;
Vous êtes curieux d'entendre des oeuvres contemporaines, rarement jouées, par des musiciens d'exception et bénéficier de la présence d'un compositeur majeur de notre temps: George Benjamin!


Vous accueillerez artistes, compositeurs, journalistes, spectateurs;
Vous aiderez à la mise en place des concerts et conférences;
Vous  assisterez aux répétitions des musiciens... le tout dans un cadre de montagne exceptionnel!

En contrepartie l'association vous offrira l'hébergement et la nourriture et remboursera les frais d'essence de vos véhicules pendant la manifestation.



Contactez dès à présent Karine Guichard : festival-messiaen@orange.fr