mercredi 6 avril 2016

Interview de Ludivine Moreau, élève au CNSMDP de Paris


Le festival Messiaen au Pays de la Meije a toujours voulu mettre en avant les jeunes talents, notamment en programmant chaque année des oeuvres jouées par les élèves des principaux conservatoires de France.
Pour la deuxième année consécutive, nous allons nous intéresser de plus près à ces jeunes qui participeront cet été au festival.
La première à avoir accepté de répondre à nos questions est Ludivine Moreau, du Conservatoire de Paris :




Ludivine Moreau est une flûtiste de 23 ans, actuellement en D.A.I. contemporain au CNSMD de Paris, qui a obtenu son Master au CNSMD de Lyon en Mai 2015. Son parcours franco-allemand lui fait bénéficier des conseils de grands solistes comme Philippe Bernold, Julien Beaudiment et Stéphane Réty. Sa curiosité la pousse à perfectionner ses connaissances sur la musique baroque en travaillant le traverso et  à se pencher en détail sur la musique contemporaine et la création. Elle écrit un mémoire : « Quels rapports les compositeurs américains minimalistes entretiennent-ils avec la société des Etats-Unis ? ».

Elle participe régulièrement à des concerts avec de grands orchestres comme l’Opéra de Paris, l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Opéra de Lyon, l’ONL…

Sa passion pour la musique de chambre se concrétise avec le Duo fantasia qu’elle fonde en 2014 avec Lucie Berthomier et qui remporte un contrat avec l’AJAM pour la saison 2015-2016. Elle est lauréate de l’ADAMI et de la fondation Safran.

 Interview :


L'invitation au festival Messiaen est-elle importante pour vous, quel est votre sentiment quant à votre participation à un tel événement ?

Etre invitée au festival Messiaen est pour moi une grande chance ! Je suis très fière de jouer dans un festival si connu et si réputé : c’est un peu comme une sorte d’accomplissement personnel.

Effectuez vous des représentations en dehors du cadre scolaire, et que vous apporte cette pratique ?
J’ai de nombreux concerts en dehors du cadre scolaire : musique de chambre, orchestre… Cette pratique est très importante et surtout vitale : c’est notre métier de monter des projets et de se battre pour les créer et les voir se réaliser ! La musique de chambre est une expérience très riche qui permet de développer sa créativité et son sens du partage. Je savoure cela avec mon duo flûte et harpe créé avec Lucie Berthomier, le Duo Fantasia. L’orchestre apporte d’autres sensations, très puissantes aussi. On fait partie d’un son, d’un univers particulier : chaque membre de l’orchestre est lié aux autres par le chef et par la musique. Il y a une grande puissance qui se dégage de l’envie de partager de chaque musicien.

Quel est votre cursus, qui vous a dirigé vers l'étude de la musique contemporaine ? Et quelles sont les oeuvres qui vous ont le plus marqué ?

J’ai démarré la flûte à 6 ans dans ma ville d’origine, Toulouse, avec Véronique Csillag. Elle m’a fait démarrer avec la musique hongroise : je crois qu’elle m’a ainsi donné le goût pour la musique populaire, pour chercher d’autres choses et fouiller dans tous les répertoires. 

Ensuite j’ai fait mes études au CRR de Toulouse, un an de Licence à la Hochschule de Dresde en Allemagne avec Stéphane Réty qui est devenu mon mentor. Il m’a plongé dans la musique baroque : j’ai ainsi fait beaucoup de traverso. Puis je suis rentrée au CNSMD de Lyon, j’y ai fait ma Licence et mon Master avec Philippe Bernold et Julien Beaudiment. J’ai terminé en Mai 2015 et suis rentrée en Octobre 2015 en D.A.I. contemporain au CNMSD de Paris.
Ce cursus contemporain m’a attiré car il permet de faire de la musique de chambre contemporaine, ce qui n’est pas chose aisée dans un cursus classique : tout le monde n‘est pas partant pour se lancer dans ce langage musical… J’ai monté beaucoup de pièces contemporaines solo et des pièces flûte et piano pendant mes études. Je me régale maintenant en montant des œuvres de chambre avec des gens aussi passionnés que moi pour ce style musical.

Les deux œuvres qui m’ont le plus marqué sont « Le marteau sans maître » de Pierre Boulez et le « Requiem » de György Ligeti. Le premier pour sa complexité d’écriture qui, décortiquée, est juste incroyablement savoureuse et la seconde pour l’état dans lequel elle me met à chaque écoute : un mélange d’angoisse et de transe créé par cette texture et ces mélanges de timbres.

Quelles sont vos ambitions à l'avenir ?J’aimerais pouvoir continuer à jouer tous les styles musicaux et ne pas me cantonner à un seul : je ne veux pas perdre ma curiosité. Je voudrais faire beaucoup de projets de musique de chambre et développer des groupes à effectifs variables pour aborder différents répertoires. Travailler dans un orchestre serait merveilleux et m’apporterait beaucoup. Je souhaiterais continuer le travail de recherche, pour toujours chercher et affuter mes connaissances. J’espère continuer le plus longtemps possible mon travail avec l’IRCAM qui me permet un travail de création totale que j’adore.


Merci à Ludivine Moreau d'avoir répondu à nos questions, et retrouvez la sur la scène du festival Messiaen au Pays de la Meije le samedi 30 juillet à 17h, ainsi que lors des concerts suivants :



15 Avril à 19h30 - Création de la pièce pour flûte seule et électro acoustique de Didier - Rotella - Grande salle du Centre Pompidou
3 Mai - Concert de la classe DAI - CNSMD de Paris, 
26 Mai à 20h30 - Concert à la Mairie de St Mandé

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