lundi 21 novembre 2011

Henri Demarquette revient sur sa participation à l’édition 2011.


Pourquoi avoir choisi le violoncelle comme l’instrument de prédilection ?
Le violoncelle, vous savez, c’est quelque chose qui me vient de l’enfance, c’est un instrument très gros ! La motivation n’est pas forcément très artistique mais au-delà de ça, je suis très heureux de jouer du violoncelle parce que c’est un instrument qui a des capacités expressives très larges, très liées à la voix mais pas seulement, et puis quand il s’agit de la voix c’est autant des voix d’hommes que des voix de femmes.
Quel regard portez-vous sur le festival Messiaen ?
J’adore la programmation du festival de Messiaen qui est l’un des plus avant-gardistes qu’il y ait en France. La possibilité de jouer des œuvres qu’il est impossible de jouer ailleurs, c’est formidable. J’ai pu réaliser le rêve de jouer le trio à cordes de Schoenberg, quelque chose que je voulais faire depuis 25 ans et que je n’ai pu faire qu’au festival Messiaen, c’est l’esprit d’aventure. Ce qui donne d’autant plus envie de continuer c’est que le public est là, il est là tous les ans. On ne peut d'ailleurs pas dire que la musique  moderne  puisse faire fuir le public puisqu'il est là. Il est là car il a été fidélisé, il fait confiance à la programmation, à la musique et il y a une ambiance particulière de sa part très curieuse. Les personnes qui sont là écoutent la musique et se disent : « je vais découvrir quelque chose ».
Pensez-vous que le lieu choisi pour le festival est propice à ce style de musique ?
Les lieux sont très importants. On ne peut pas faire un endroit plus perdu avec des églises, des villages qui sont véritablement en rupture avec ce qui nous entoure habituellement, et tout cela contribue à la magie de la musique.
Comment qualifierez-vous votre participation au festival l’année dernière ?
Cette participation m’a permis de jouer  enfin le Quatuor pour la Fin des Temps, qui est une œuvre exceptionnelle d’Olivier Messiaen. C’était une œuvre de jeunesse, peut-être considérée comme non aboutie mais avec le temps c’est véritablement une œuvre phare du compositeur. On a pu encore une fois constater que ces 50 minutes ont été d’une intensité incroyable. Aujourd'hui, c'est de mieux en mieux ressenti par le public et par nous même car c’est une expérience. On ne vit pas un concert, on vit une véritable expérience parfois aussi. Parce qu’il faut attendre que le clarinettiste joue sa pièce qui dure 10 minutes, cette immobilité, cette concentration exigée de tout le monde relève du domaine de la méditation, c’est quelque chose que j’adore.
Quels sont vos projets futurs ?
Je vais jouer le concerto de Samuel Barber avec l’orchestre d’Avignon, ensuite j’aurai une rencontre que j’imagine assez grandiose avec Vadim Repin pour deux sextuors de Tchaikovski et Brahms. Je développe un concept qui s‘appelle Arborescence avec violon, piano et violoncelle, qui couvre plus de 1000 ans de musique. Nous commençons par le chant grégorien et nous finissons par la musique écrite dont l’encre n’est toujours pas sèche. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire